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Eaux usées non-traitées dans le milieu récepteur : A qui la faute ?

En Tunisie, le traitement des eaux usées ne couvre pas l’ensemble du pays, et nombreuses régions en sont encore dépourvues. Il y a même des centres de gouvernorat qui en sont dépourvus. Le traitement des eaux usées est considéré comme une solution, sans que le commun des mortels ne s’interroge sur la qualité de l’opération. A regarder de plus près, on voit que tout ne tourne pas rond dans ces structures, et les nombreux cas de déversement d’eaux usées non traitées sont désormais légion dans plusieurs régions du pays.

« Ali Chwerreb » sur Attessia: Questionnement social & responsabilité artistique

En élaborant un produit culturel —film, pièce de théâtre, feuilleton, livre, etc.—, l’artiste tend un miroir à la société. Il lui soumet une ou plusieurs de ses constructions : un phénomène répandu, une situation singulière, un parcours marquant, une accoutumance… Il l’interroge. Il ouvre le débat. Le feuilleton « Ali Chwerreb », on le voit depuis le début du Ramadan sur la chaîne d’Attessia, questionne le spectateur tunisien, le provoque, l’émeut, le heurte… l’incite à prendre la parole, à critiquer, à approuver… à s’exprimer. Le débat est donc bien ouvert. Et de ce point de vue, le feuilleton est réussi.

Les nouvelles communes : une occasion historique pour l’innovation citoyenne

Le 6 mai 2018, il s’est passé en Tunisie quelque chose d’important, et qu’il ne faut pas attendre le 13 juin date d’annonce des résultats définitifs des élections municipales, et les passations du pouvoir qui vont commencer dans les 350 communes, il faut continuer à en parler, la chose commune, commune comme mairie, est à construire, et il ne faut la noyer dans des enjeux partisans.

L’impératif d’une convergence des luttes en Tunisie

Tant de colères sectorielles, mais toujours dénuées de toute affection politiquement substantielle. A nous de poser la question : Où va donc la colère? Comment se fait-il qu’après 7 ans de conjoncture fluide, aucune production politique d’une contestation d’ensemble n’ait réussi à voir le jour, hormis quelques rares occasions ratées? Dans quelles conditions peut-on espérer produire un nouvel horizon de possibilités politiques, une nouvelle utopie créatrice?

Oasis tunisiennes : L’urgence d’encadrer l’exploitation de l’eau

Les oasis ont assuré une présence humaine aux portes du désert durant des millénaires. Elles sont un réel rempart contre la désertification et les changements climatiques. Les mutations que ces espaces sont en train de vivre, notamment en matière de sur-consommation d’eaux pompées de nappes non renouvelables, risque de remettre en cause leur pérennité. Il est urgent d’encadrer l’exploitation des nappes hydriques. Avant qu’il ne soit trop tard.

Tunisie, cafouillage d’une révolution dénaturée

Unique survivant de ce que certains appellent abusivement « un printemps arabe », dans un monde musulman devenu (ou redevenu) fou et dominé par la violence, la Tunisie a également réussi à passer sans trop de dégâts d’un régime autoritaire de parti unique à un régime démocratique de multipartisme. Et pourtant, sept ans après la chute du dictateur Ben Ali, les Tunisiens, par vagues successives, fuient leur pays vers d’autres cieux et d’autres horizons.

« Prestige de l’État », concept malléable aux accents autoritaires

Où en est le prestige de l’Etat (haybet ad-dawla) ? Où en est cette promesse d’un retour à l’ordre qui a été la principale raison de l’élection de l’actuel président de la République fin 2014 ? Les réactions à une éventuelle prorogation du mandat de l’IVD et celles au scandale des syndicats policiers au tribunal de Ben Arous, en disent long sur les partisans de ce slogan politicien et sur son essence.

Gouvernance en Tunisie : simulacre, amateurisme et autres aberrations

Le 7 février 2018, la Commission européenne inscrit la Tunisie sur la liste des pays tiers fortement exposés aux risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Un coup de massue bien utile dans cette atmosphère de stagnation politique morbide. Entre la course acharnée au fauteuil, les ravages impunis du passage par les urnes de l’islam politique à travers la troïka, les assassinats politiques non élucidés, les financements étrangers intraçables, la chute vertigineuse du dinar et autres défectuosités, la jeune démocratie tunisienne, 7 ans après sa révolution, n’a pas su être à la hauteur de ses engagements en matière de lutte contre la corruption et le terrorisme.

« Dunia » de Jocelyne Saab, ou la parole excisée

Il est des films réussis, dont l’intrigue comme les personnages finissent soigneusement rangés dans les tréfonds de nos bibliothèques intérieures. C’est le cas de Dunia de la cinéaste franco-libanaise Jocelyne Saab, sorti en 2006. Elle fait parler les Mille et une Nuits après des années de silence imposé, s’inscrivant ainsi dans la lignée de ce qu’on pourrait appeler les films de résistance.

Universalisme et pensée arabe: Ce que nous sommes et ce que nous pouvons faire

Imaginez un individu souhaitant bâtir une maison. Il évacue le terrain, le terrasse, délimite le futur emplacement des murs, met en place les fondations, coule le béton, etc. Imaginez, à présent, un autre individu ayant le même projet. Essoufflé, il amasse une montagne de briques et se met aussitôt à les assembler, sans aucun préalable. Caricatural, n’est-ce pas ? Et bien cet individu, c’est nous !

Le Tarmac, un théâtre victime de la théâtrocratie ?

La décision brutale, arbitraire et injuste du ministère de la Culture français est tombée comme la foudre un 31 janvier 2018 : elle condamne l’unique théâtre du pays de Molière entièrement dédié à la scène internationale francophone à une mise à mort infondée. Il s’agit même d’une déclaration de guerre en bonne et due forme puisque Françoise Nyssen, ministre de la Culture, pense qu’elle peut renvoyer une famille de sa maison pour loger une autre famille jugée plus digne d’un tel espace.

A bas le paternalisme de la démocratie libérale !

La démocratie est la pierre philosophale des temps modernes. Elle est la seule à même de transformer les sauvageons en civilisés. Ceux qui aspirent au progrès doivent impérativement commencer par aspirer à la démocratie. Le peuple qui l’accueille en son sein doit se réjouir de son salut prochain, tout en portant dans le plus grand silence la croix sur laquelle les politiciens peuvent éventuellement le crucifier. Il ne faut pas se plaindre, quand on voit la dissidence des élus censés représenter le peuple. En Tunisie, quand les gens se plaignent, on voudrait bien les fouetter pour châtier leur manque de foi en la sainte démocratie.

«Vent du Nord» : La condition ouvrière en cache-sexe de l’impensé colonial

Le film « Vent du Nord » est venu enrichir le paysage cinématographique tunisien par une approche originale ; un cinéma social traitant de la condition ouvrière en mettant en parallèle la vie et les souffrances vécues par deux ouvriers : l’un, tunisien, ayant remplacé l’autre, français, suite à la délocalisation de l’entreprise. La thèse qui sous-tend le film est simple : Le capitalisme mondialisé, par la soif jamais inassouvie de ses agents crée de la souffrance, aussi bien au nord qu’au sud. Bien que dans deux pays occupant des camps différents de part et d’autre de la domination impérialiste, le film montre une communauté de destin dans la souffrance de chacun.