Politics 934

Tunisie : Le scrutin de la fracture

Il y aura un avant et un après 26 octobre 2014. La date clôt peut-être un cycle historique entier, marqué par le « despotisme éclairé », la « révolution du jasmin », et enfin ce que l’on pourrait appeler le « coup d’Etat démocratique ». Pacifiste en apparence, l’histoire politique tunisienne n’en reste pas moins ponctuée par des épisodes violents. L’un d’entre eux se passe probablement en ce moment-même sous nos yeux : c’est la restauration de l’ordre ancien, sorte de trahison soft et discrète des martyrs du 14 janvier.

Législatives 2014 : le vote sanction du « moindre mal »

En épluchant, aujourd’hui, les journaux internationaux, on relève, quasiment, les mêmes titres que ceux d’octobre 2011. Alors qu’en octobre 2011, « Les islamistes » étaient en tête, cette année, ce sont les « Laïcs » qui l’emportent. Cette dichotomie hante la presse internationale, avec cette éternelle opposition entre d’un côté « les méchants » islamistes, et de l’autre les « gentils » laïcs, suggérée au fil de la lecture de nombreux articles.

Boycott des élections de 2014 : Quand les déçus de la transition déchantent !

Le compte à rebours des législatives arrive à sa fin. Entre les meetings géants des partis politiques en lice et les campagnes qui envahissent les médias et les rues, il existe une catégorie de Tunisiens que peu de médias évoquent. Ceux-là préfèrent garder leurs doigts indemnes du bleu-violet de l’encre électorale. Certains sont silencieux, alors que d’autres appellent, ouvertement, à boycotter les élections de 2014.

Législatives 2014 : Décryptage des listes de Tunis 1 et 2

Les élections législatives sont prévues pour la fin de cette semaine. Grâce à la base de données, désormais accessible sur nawaat.org , diverses lectures peuvent en être faites, sur la forme et sur le fond, mais aussi sur les forces en présence et les grands absents. L’inconnue de ce scrutin est, pour sûr, les électeurs. Sont-ils plus soucieux de l’idéologie, de la ligne politique d’un parti, ou de la personnalité des candidats ? Une forte abstention favorisera-t-elle les grands partis ou doit-on s’attendre à une participation massive ?

Oqba Ibn Nafi le destourien, et les grandes inconnues des législatives

Signe de leur caractère libre et démocratique, les élections du 26 octobre ne sont pas un scrutin au résultat connu d’avance. Au-delà de la guerre des images, chaque jour qui nous rapproche des élections législatives a pour effet de révéler un peu plus l’ADN, la nature profonde, de certains partis politiques. A Kairouan, ville conservatrice où Nidaa Tounes entend marcher sur les platebandes d’Ennahdha, le style « stambéli » – mausolées prôné par Nidaa a atteint des sommets ce weekend. Populisme ou cas d’école d’efficacité électoraliste ?

Tunisie : Les limites du vote utile

En delà de ses limites conceptuelles, le vote utile a des limites empiriques. A cet égard, nous revisitions les élections du 23 octobre 2011. À l’issue de ces élections, le parti d’Ennahdha a remporté 37% du vote populaire et 41% des sièges de l’assemblée constitutive. Il y a eu alors maintes condamnation et regrets que le vote démocrate se soit dissipé et éparpillé entre la multitude de parti de gauche, laïcs, ou progressiste.

Pourquoi Ennahdha a confié sa communication à la très controversée agence de relations publiques Burson-Marsteller ?

Le manque de transparence d’Ennahdha autour de son accord avec Burson-Marsteller suscite des soupçons inévitables sur la transaction qui, au contraire d’encourager des «élections libres et équitables en Tunisie», pourrait, en fait, les miner. L’ambiguïté autour de l’aspect financier de la transaction, (“Frais à déterminer à une date ultérieure,” lit-on dans le document d’enregistrement officiel) est un sujet de préoccupation particulier, après la mauvaise gestion financière des partis, lors des dernières élections. En effet, certaines questions s’imposent : qui a financé ce projet ? De quel fond sera-t-il financé ? Quelles sont les modalités de paiement ?

A élections sans surprise, campagne molle ?

A deux semaines du premier scrutin libre des législatives, on ne peut pas dire que l’enthousiasme des protagonistes soit débordant, tant la campagne électorale démarre timidement. L’enjeu est pourtant crucial pour la transition. Baromètre parmi d’autres, l’affichage en milieu urbain n’a quasiment pas évolué depuis le feu vert de l’ISIE qui avait vu affluer essentiellement les colleurs d’affiches des partis les plus riches.

Parrainages aux présidentielles et “bruit des casseroles” : il faut savoir raison garder.

Pour cette première élection présidentielle organisée par l’ISIE, le process de la gestion des signatures des parrainages n’étant pas encore rodé, les dysfonctionnements allaient vite apparaître. Hormis les cas des tricheurs avérés -qui seront pris en charge par le juge pénal-, la duplication accidentelle des signatures par les candidats comme les erreurs de saisie de la part de l’ISIE étaient inévitables… certainement par manque de rigueur également. Tant est si bien que nous écrivions déjà sur Nawaat, dès le 16 septembre 2014, que “Si les marches du palais de Carthage sont définitivement trop escarpées pour certains, en revanche la multiplicité des candidatures va nous permettre d’aller voter dans l’humour et le bruit des casseroles” […]

Ce n’est que Caïd Essebsi

Samedi 4 octobre, il est minuit, les colleurs d’affiches d’Ennahdha et Nidaa Tounes, les deux favoris des législatives, sont déjà déployés en nombre et s’activent devant les murs et les panneaux d’affichage. Mais Nidaa part avec un handicap : le dernier dérapage en date de son vieillissant leader ne passe pas. Sexisme, méconnaissance du contenu de son propre programme, superstition et contes de mausolées… le style et les idées de Béji Caïd Essebsi lassent jusque dans les rangs de son parti.

Haro sur les mosquées : La crise de l’État séculier face au religieux

Que la Tunisie ait besoin, aujourd’hui, d’un grand projet national pour réhabiliter le discours religieux qui fut marginalisé par le passé est une évidence. Reste à bannir «la bigoterie» des uns et des autres, celle-là même qui «aboutit à survaloriser la variable religieuse pour ne pas avoir à répondre aux véritables attentes, politiques celles-là, en termes de démocratisation et de pluralisme ». Car si la crise des mosquées marque la fin du «monopole étatique de production et de gestion de la norme islamique», le discours sur les mosquées continue à servir de faire-valoir à des «démarches racoleuses» en termes politiques. Aidé en cela, il est vrai, par le caractère -inévitablement- non moins racoleur de la démocratie en termes de quête des voix et d’adhésion populaire.

De la résistance au dialogue, le changement de tactique de l’UGTT de l’après Troïka

Cette accalmie dénote d’un changement d’attitude et de cap dans sa politique interne. Du remue-ménage suscité, sous le gouvernement de la Troïka, au rôle de « béni oui oui », sous le gouvernement de technocrates, se dégage une forme de « silence » aux airs d’allégeance implicite au pouvoir. Même si les protestations sociales restent vivaces dans certains secteurs, leur proportion a fortement diminuée, marquant une sorte de lâcher prise de l’UGTT vis-à-vis d’une feuille de route dont elle était partie prenante. La centrale pouvait-elle aller à l’encontre de ce qu’elle a elle-même approuvé ?!

Marzouki VS Nabli, des présidentielles à enjeu éthique

En endossant le costume de candidat, c’est un Marzouki à la langue déliée, relativement libéré du politiquement correct, qui s’exprimait samedi devant le siège de l’ISIE. Une fois énoncé un premier axe de campagne, la souveraineté décisionnelle nationale, sa deuxième priorité consiste en une mise en garde contre la corruption et l’argent politique, « plus dangereux que le terrorisme pour une démocratie naissante ». Deux messages subliminaux adressés à celui qui pourrait être son adversaire au second tour : Mustapha Kamel Nabli.

Présidentielles : Candidatures d’outre-tombe

Dimanche 14 septembre 2014, une foule compacte attend le retour de Mondher Zenaïdi, l’un des symboles de l’ex régime, aéroport Tunis-Carthage. Certains attendent drapeau national à la main. L’homme a été blanchi par une justice non-réformée, dans deux grandes affaires de corruption. Beaucoup prêtent à ce recordman du nombre de ministère sous Ben Ali de nouvelles ambitions politiques.