Rétrospective 2021: De la répression sous Mechichi à l’autoritarisme de Saied

L’année 2021 a d’abord été marquée par les mesures exceptionnelles décrétées par le président Kais Saied le 25 juillet dernier. Cependant, la Tunisie assistera également en 2021 à la réémergence de l’Etat policier sous le gouvernement Mechichi, avec son lot de violences endémiques. Une flambée protestataire répondra à l’aggravation de la situation sociale et économique. La crise politique et parlementaire éclatera en parallèle du déclenchement de la pandémie du Covid-19. Tandis que le gouvernement ne parviendra pas à répondre à la crise sanitaire, ni à fournir les vaccins. Dans ces conditions, les mesures du 25 juillet basées sur une interprétation de l’article 80 de la constitution, sont d’abord apparues comme une opportunité de surmonter les difficultés accumulées. Avant que Saied ne s’arroge progressivement le monopole du pouvoir, faisant passer la Tunisie du joug d’une démocratie corrompue, à celui d’un autoritarisme mâtiné de populisme.

Hay Hlel : Dhouha Ben Salah, le foot comme antidote à la délinquance

Surnommée Baggio dans sa jeunesse, Dhouha Ben Salah est une passionnée du ballon rond. La femme de 47 ans veut transmettre le flambeau de sa passion aux jeunes de son quartier. La voici présidente et monitrice attitrée du club de Hay Hlel-Mellassine. Objectif affiché : éloigner les gamins de la délinquance et du spectre de la drogue. Et pourquoi pas, rééditer la vieille épopée du Club Olympique des Transports (COT). Après d’éclatantes réussites enregistrées en Tunisie comme à l’étranger, Dhouha ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Vaginisme en Tunisie : autopsie d’un phénomène

« Le vaginisme constitue le motif de consultation le plus fréquent chez les femmes ayant des problèmes d’ordre sexuel », révèle la présidente de la Société tunisienne de sexologie clinique (STSC), Meriam Mahbouli à Nawaat. Ce trouble « méconnu », d’après elle, engendre des détresses dépassant l’ordre sexuel. Il illustre une certaine perception du corps socialisé, objet et sujet de désir.

Nawaat 2021–Moment forts : Expo «Black label» de Malek Khemiri

Pas plus qu’il ne convient de traverser les photographies de Malek Khemiri au pas de course, il ne faut chercher dans Black Label une pratique du compte rendu. Sa démarche, soumise à l’autorité de l’actualité, n’en tend pas moins à la dépasser. Ces images prises entre janvier et février 2021, seraient-elles plus que des petits cailloux laissés derrière soi, des instantanés de mémoire ? Une expo tenue du 10 au 12 décembre dans le cadre de Nawaat Festival.

Femmes en postes de responsabilité : loin de la figurante… la sorcière

Le féminisme d’Etat affiché comme faire valoir démocratique avait pour corollaire un sexisme anti-femme pratiqué à une large échelle dans la vie publique et distillé régulièrement dans les journaux contrôlés par les officines du ministère de l’Intérieur. A l’intérieur de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), certains membres masculins avaient du mal à accepter une femme à leur tête. Le délit d’indépendance est celui qu’on pardonne le moins. J’en ai fait l’expérience.

Santé publique : la débandade du préservatif

Des enquêtes révèlent que l’usage du préservatif est en régression en Tunisie. Et les filles seraient plus nombreuses à le rejeter. L’habitude des rapports sexuels non protégés relèverait-elle de considérations d’ordre culturel ? Un problème de santé publique puisque le rejet du préservatif est un des facteurs conduisant à la hausse du nombre des avortements et des personnes atteintes du VIH.

Nos moments forts de 2021 : Nawaat Festival #1 [Vidéo]

L’exposition photo «Black label» de Malek Khemiri, les projections des films «L’Oasis», «Kerkennapolis» et «Plasticratie» ainsi que le débat « Régime du 25 juillet : rupture ou continuité ? » le concert de Vipa et le VR Corner étaient au programme de Nawaat Festival, tenu le 10, 11 et 12 décembre dans nos locaux à Tunis. La première édition de Nawaat Festival l’a imposé comme le nouveau rendez-vous annuel incontournable du paysage culturel tunisien.

“Et toi, que veux-tu changer ?” – Série de vidéos par les Haut-Parleurs

“Et toi, que veux-tu changer ?”, une série de reportages sur des jeunes engagés pour le mieux vivre en Tunisie. Une série réalisée par de jeunes reporters, aux quatre coins du pays, produite par Fablabchannel. Au programme: la mobilisation politique, la formation des secouristes, la lutte contre la pollution ou encore l’éveil culturel des enfants. A travers leurs témoignages et des images de leurs actions, c’est un portrait de leur génération qui se dessine. Rédaction en chef à Tunis : Haythem El Mekki et à Paris : Hélène Seingier.

Tunisie-Loi de finances 2022 : Business as usual

La révolution fiscale tant attendue n’aura pas lieu en 2022. En effet, la nouvelle loi de finances est restée fidèle au même business model qui fait porter aux personnes physiques –y compris celles appartenant à la franche défavorisée- une –beaucoup- plus grande contribution aux recettes fiscales que celle des entreprises.

Ebullition associative et mobilisation citoyenne au Kef

Ghofrane lutte contre la violence et pour les droits des femmes, Aymen encourage l’économie sociale et solidaire, tandis que Slim a retapé un ancien théâtre qui attire les passionnés de la culture. Yathreb a rencontré ces trois jeunes activistes du Kef et a échangé avec eux sur leur motivation, l’impact de leurs actions et la façon dont ils imaginent le Kef de demain.

Endettement : Al Bawsala et le FTDES pour une sortie de l’impasse

«Le moment est venu de construire une vision stratégique globale et complémentaire pour rompre avec le modèle de développement actuel basé sur l’égoïsme sociétal», clament le FTDES et Al Bawsala. Or «l’endettement extérieur conditionné (…) entrave l’adoption d’un véritable programme de réformes consacrant la justice sociale entre les régions et les citoyens», déplorent-ils.

Législatives anticipées et référendum : Où en est l’ISIE ?

Dans son allocution du 13 décembre 2021, le président de la République Kais Saied a fixé le calendrier du référendum et des élections législatives anticipées, qui auront lieu respectivement le 25 juillet et le 17 décembre 2022. Il a exprimé également son intention de réviser les modalités d’organisation des élections et la méthode de sa supervision, «loin des lois taillées sur mesure». Où en est l’ISIE par rapport à ce calendrier ?