Constitution 175

L’article 62 de la nouvelle constitution : comment museler le parlement et renforcer le gouvernement

L’article 62 n’est qu’un copier-coller bâclé d’une traduction de l’article 49 de la constitution française qui stipule que « les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. » Cette règle n’est pas transposable au contexte Tunisien dans lequel l’action de contrôle par le parlement de l’activité gouvernementale n’est qu’à ses débuts.

Les pièges de l’article 38 qui détermine la nature de l’éducation en Tunisie

L’article 38 boudine la sphère du savoir dans un corsage beaucoup trop restreint, il s’obstine à se focaliser exclusivement sur les connaissances sur le monde arabo-islamique, vraisemblablement comme accoutumé en Afrique du Nord et en Orient en générale exclusivement idéalisées et démunies d’une approche critique, excluant par cette restriction sous entendue toutes les sciences humaines modernes indispensables pour franchir le pas vers un avenir autodéterminé et responsable.

Tunisie : Et continue le combat pour une démocratie modèle !

la révolution tunisienne, qui a été un modèle du genre et qui espérait aussi donner naissance à une constitution modèle, doit déchanter à la veille de son troisième anniversaire. Elle aura, à n’en pas douter, une nouvelle constitution bien meilleure que l’ancienne, mais pas assez explicite dans ses avancées, pas suffisamment avant-gardiste dans ses principes pour faire référence. Elle est juste originale par rapport aux constitutions des pays arabes et islamiques

La Polit-Revue : L’opposition a perdu la bataille éthique

L’objectif du parachèvement de la Constitution la veille du 3ème anniversaire de la révolution s’éloigne d’heure en heure, à mesure que les débats à l’Assemblée s’enlisent dans les « pour » ou « contre » les 86 pages de 300 amendements : deux jours ont été nécessaires pour voter 15 articles sur un total de 139. En une semaine, l’opposition et la contestation au sens plus large ont multiplié les couacs sur les plans constitutionnel, politique et médiatique.

La spécificité culturelle et la question de l’Identité : Ouverture et/ou ghettoïsation ?

En Tunisie, depuis que moult questions postrévolutionnaires ont été mises sur la table, principalement celles rattachées aux nombreuses « nouvelles » expressions artistiques qui ont littéralement explosé sur la place tunisienne, comme le rap, le street-art, la performance, le slam, les arts visuels et urbains…, ce point d’interrogation autour de la spécificité culturelle et la question de l’Identité, s’est également dressé.

Abolition de la peine de mort et démocratie en Tunisie

L’abolition de la peine de mort est un marqueur éminent de la démocratie nouvelle en Tunisie. C’est une question stratégique urgente qu’il ne faut point négliger. Elle est de celles qui agissent efficacement et en profondeur sur l’inconscient humain en y éliminant freins et blocages. Or, on sait à quel point l’inconscient, quand il est gouverné par de fausses conceptions, nous fait mal agir.

La Polit-Revue : Les rafistolages constitutionnels

Une fois n’est pas coutume, l’essentiel de l’actualité politique de la semaine prend sa source dans l’enceinte de l’Assemblée constituante. Après plusieurs mois de léthargie et de blocages partisans, la machine parlementaire s’emballe enfin. Un rythme effréné dont se félicite le président de l’ANC, mais qui passionne peu l’opinion publique. Trop peu trop tard ?

Déclarons hors-la-loi l’accusation d’athéisme dans la Constitution !

C’est cette accusation d’athéisme qui se prétend conforme à la religion à laquelle est attachée la majorité du peuple tunisien en tant que trait de son identité, alors qu’il n’en est rien. En effet, l’islam consacre, tout à la fois, la liberté de croire et de ne pas croire, la conversion à l’islam comme le droit d’opter pour une autre foi, et même de ne pas en avoir du tout.

Cinq partis de la commission des consensus s’accordent sur la suppression de l’article 141 définissant la religion de l’Etat

Cinq partis politiques de la commission des consensus se sont mis d’accord ce matin sur cinq points cruciaux, sujets à controverses au sein de l’Assemblée constituante. Il s’agit d’articles du dernier brouillon de la Constitution portant sur la nature de l’État tunisien ainsi que sur le nombre de tours aux élections présidentielles.

Les slogans sont-ils innocents ?

Le poids des mots, en apparence évidents, se reporte sur ceux qui les ont adoptés, sans avoir pris la précaution de leur en accoler d’autres qui auraient joué le rôle de garde-fous. L’expérience politique se fait nécessairement au travers de crises et de réponses aux questions qu’elles posent, mais elle ne devient positive que si elle est critiquée et analysée. Autrement, le risque de fuite en avant est le plus grand qu’affronte un mouvement qui s’appuie, ou veut s’appuyer sur une grande mobilisation populaire.