Nul ne doute que le processus par lequel le décret-loi n° 2022-13 du 20 mars 2022, portant sur la réconciliation pénale et l’affectation de ses ressources fut élaboré, n’est que la continuité du cheminement entrepris par le Président de la République, à savoir l’éviction des corps intermédiaires avec lesquels tout processus d’élaboration d’un texte d’une telle importance doit passer.
Exposition: «States of Exception» de Thameur Mejri, faiblement politique
Après s’être attelé à déconstruire le corps masculin en s’attaquant aux structures, Mejri donne maintenant l’impression d’un peintre qui se refuse au choix. Cynique, peut-être. Inflexible, à coup sûr. Et comme indifférent. Tenue à la station d’art B7L9 au quartier de Bhar Lazrag au nord de Tunis, son exposition « States of Exception » dont le vernissage a eu lieu le 25 mars prendra fin le 2 mai.
“Tlamess” d’Alaeddine Slim : Le cinéma en puissance
Tlamess est parsemé de références mythologiques et filmiques mais toujours pour les dépasser et en faire autre chose : de Kubrick à Hitchcock au Stalker de Tarkovski, dans cette grotte où l’élément aquatique accompagne la poésie de l’instant sans oublier la boussole et les espaces de The last of us (le film précédent de Alaeddine Slim). Ce film tunisien vient de remporter le premier prix au festival du film arabe de Zurich, tenu du 19 au 29 novembre 2020.
A la fausse érudition de Maya Ksouri, existe-t-il un remède ?
Définition préalable : Pour désigner la microscopique portion de la population tunisienne dont Maya Ksouri est à mon humble avis la parfaite caricature, il m’a fallu inventer un nouveau terme : « la micro-classe » de Tunisie. Je les nommerais aussi parfois dans mon texte les « self-hating Muslim » par effet miroir au terme « self-hating Jew » qui désigne chez nos cousins hébraïques ceux parmi les leurs qui osent critiquer la politique israélienne ou la chape de plomb que leur communauté abat sur ses individus.
En finir avec le vintage politique. La gauche du “monde d’après”
« Nous appelons à une haute politique, à un art politique, qui installe l’individu, sa relation à l’Autre, au centre d’un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté. » (Manifeste pour les “produits” de haute nécessité, par Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William, 2009).
En finir avec le statut personnel
Otage de son paradigme « sacro-patriarcal », le Code du statut personnel s’est mué en plafond de verre, empêchant l’accès des femmes à la citoyenneté pleine et entière et à la jouissance de tous leurs droits humains, dans des sociétés où la revendication d’égalité des sexes est une menace permanente à l’ordre public du genre.
عبير موسي وأنصارها: نموذج تطبيقي لنظرية ”أخلاق القطيع“ لهاملتون
العديد من القصص والأحداث تواترت في نسق متباين في الأهمية خلال الأسبوع الماضي، لكن دعونا نعتبر أن الخلاف حول مقطع من العرض المسرحي للفنان لطفي العبدلي الذي سخر فيه من الملابس الداخلية لرئيسة الحزب الدستوري الحر عبير موسي هو الحدث الطاغي إعلاميا ولا تزال تداعياته والجدل حوله متواصل في الحيّز الزمني المحايث.
Cinéma : « Un fils » de Mehdi Barsaoui, paternité en surrégime
Certes, « Un fils » touche juste au regard de la déchirure intime qui affecte un couple sur le point de perdre son enfant. Mais la faible conscience qu’a Mehdi Barsaoui des enjeux de la représentation sociale dans ce premier long-métrage peine à se transformer en regard. Actuellement en salles.
« De la révolution à la restauration », chronique d’un désenchantement
Avec son livre intitulé «De la révolution à la restauration, Où va la Tunisie ?», Hatem Nafti comble un vide d’une profondeur abyssale. Le traitement, concis et vif, de l’enjeu crucial de la lutte contre la corruption, fléau qui mine l’édification d’institutions démocratiques et l’établissement d’un Etat de droit, illustre la qualité de l’ouvrage.
« L’autre révolution » de Mohamed Kerrou, plus de raison dans l’émancipation
C’est un essai aussi poli que les verres optiques de son auteur, le politologue Mohamed Kerrou, qui invite à la banquette d’une citoyenneté « accomplie » et d’autres sucettes de la même espèce. S’il foule un terrain dont il ne possède pas encore la carte, « L’autre révolution » (Cérès, 2018) éclaire plus qu’il n’interroge.
Les 5 pires films tunisiens de 2018: une nullité, un ratage et trois déceptions
La cueillette des mauvais films pour cette année 2018 est maigre – fort heureusement. On se contente alors d’une petite mise au point nuancée.
Les 5 meilleurs films tunisiens de 2018: une claque, une pépite et trois propositions
Bien modeste, la cuvée des bons films pour l’année 2018 a de quoi nous rassurer. Après tout, c’est mieux que rien.
Espace public & pensée : comment s’affranchir de la légitimité religieuse ?
Il s’agit ici de traiter de la relation entre espace public et religion à partir du problème de la légitimité, c’est-à-dire de la justification de l’espace public entendu en tant qu’espace de publicisation de la pensée, à partir de la religion, dans un contexte arabo-musulman. Et ce, dès le XIXe siècle, c’est-à-dire à partir de la réception de la pensée des lumières et de la modernité occidentales.
Entretien avec Leyla Dakhli: «L’exception tunisienne», ses usages et ses usagers
Leyla Dakhli, historienne tunisienne spécialiste de l’histoire intellectuelle et sociale du monde arabe, a récemment écrit une recension de l’ouvrage « Tunisia : An Arab Anomaly » de Safwan Masri, dans laquelle elle revient longuement sur l’usage politique qui est fait de la notion d’ « exception tunisienne » par ce dernier. A l’occasion d’un colloque à Tunis, nous l’avons rencontrée pour revenir sur cette notion et ses implications ainsi que sur les parcours professionnels du personnel politique qui la porte aujourd’hui.
Manifeste pour une autre image de l’écriture : Replacer l’écriture au cœur de la vie
Ce texte a été écrit à l’occasion d’une rencontre à la foire du livre avec l’auteur Aymen Daboussi, animée par Adnen Jdey autour du thème « écrire autrement aujourd’hui ».
Cinéma: «Les Baliseurs du désert» de Nacer Khemir, enfin désensablé
Si la fable des « Baliseurs du désert » de Nacer Khemir ratisse large, c’est parce qu’elle met les résonances de la mémoire au défi de répondre à l’inquiétude du présent. Retour sur le film à l’occasion de sa sortie en salles en version restaurée, depuis le 17 octobre 2018.
نبذ الذات التونسية: في نظرية الجسد الدامي
بعد كل حدث، مثلما حصل بعد فيضانات نابل أو أزمة نقص الأدوية قبلها، تسود حالة هستيرية جماعية، تتجلى عبر أدوات لغوية وكلامية فاسدة تُروّج أغلبها لنبذ الذات التونسية حيث يردد الحانقون أن تونس نفسها مزبلة كبرى لا يُستحق العيش فيها وأن الجميع في تونس “طحانة وكذابة”. أصبح الجسد التونسي داميا فكثرت بؤر التقيح في سياقات اللغة والفكر، فتحولت ردود الفعل إلى تقيؤ جماعي ملأ الساحات والفضاءات المادية والإفتراضية، كما أفرزت حالة الإحتقان المزمنة صديدا لغويا وفكريا داخل المجتمع التونسي لم يقع علاجه بعد. هذه الحالة العامة من نبذ الذات التونسية وتحقيرها، تصفها آن سيسيل روبير بأنها نتيجة سلبية لاستراتجية العاطفة.
Journées d’Art Contemporain de Carthage 2018: un hibou à midi
Il n’y a pas de quoi lever les yeux. Il y a plutôt de quoi confirmer l’affligeante modestie des productions locales en arts plastiques. C’est un bazar où, à quelques rares exceptions tout se vaut, qui s’est tenu à la Cité de la Culture du 19 au 26 septembre 2018. C’était la 1ère édition des Journées d’Art Contemporain de Carthage.