Ennahdha 349

La polit-Revue : Un morbide commerce posthume

« Il ne sera pas parti seul, il aura emporté ce satané gouvernement avec lui ». Nous sommes le 8 février lorsque cette phrase d’un proche de Chokri Belaïd est lâchée devant son cercueil. Il aura fallu près de deux semaines d’agonie gouvernementale pour que la prophétie se réalise. Dès le 10 février, nous évoquions ici-même la possibilité d’une manœuvre politique de l’ex Premier ministre Jebali. Il faut dire que la promptitude avec laquelle le coup de poker du gouvernement de technocrates fut lâché avait tout d’un gage en trompe-l’œil.

Gangrène tunisienne

Aujourd’hui, ce n’est plus contre Ennahda que j’ai la haine – ils ont dépassés les bornes et ils savent qu’ils jouent aux cons et qu’ils le paieront un jour, tant pis pour eux. Par contre, ceux à qui j’ai envie d’explorer le cerveau pour voir ce qu’il y a dedans, ce sont les 40% de personnes qui n’auraient pas du se déplacer ce jour-là et que j’accuse d’avoir trahi la Tunisie et ces acquis et de l’avoir plongé dans le chaos en élisant ces héros de pacotille.

Crise politique ou crise du sens ?

Au lendemain de la Révolution Tunisienne de 2011, l’ensemble de la nouvelle classe politique s’est empressée d’adopter un régime qu’on peut appeler une démocratie libérale. Depuis, plus aucun pas concret n’a été fait, aucun problème résolu, aucune revendication satisfaite

Le dilemme d’Ennahdha

Le mouvement islamique est né en Tunisie à l’initiative de jeunes de la Médina. Très vite, ils se rassemblèrent autour de Abdelfattah Mourou. Leur objectif était de réformer les mœurs et de ramener les jeunes à la pratique religieuse à une époque où les mosquées étaient devenues le refuge de vieux retraités.

Appareil parallèle lié à Ennahdha : Un haut cadre du parti derrière l’affaire Dammak

Grâce à de nouveaux éléments nous avons pu approfondir notre investigation et éclaircir certains points : L’opération a été initiée par un haut cadre du parti Ennahdha : Kamel Aifi. Elle a été menée par deux civils membres du même parti : Belhassan Naccache et Ali Ferchichi. L’opération a été menée au départ en dehors de tout cadre institutionnel et elle comporte de nombreuses anomalies. Ces faisceaux donnent à croire qu’il s’agit donc d’une opération menée par un appareil agissant en marge des institutions de l’Etat.

Tunisie : Le gouvernement n’a réalisé que 5 800 créations d’emplois en 2012 (hors secteur public et SIVP)

L’emploi est incontestablement la principale revendication des jeunes de la révolution. Il devrait constituer la première priorité du gouvernement provisoire issu d’élections démocratiques. Ce qui ne semble pas être le cas. Lors de multiples déclarations publiques, les différents ministres du gouvernement Jebali – et particulièrement Abdelwaheb Maater, Mohamed Ben Salem et Slim Besbès – nous ont submergé de données contradictoires et parfois farfelues concernant l’emploi.

“Vers la Démocratie?” Entretien avec Gilbert N, chapitre 5 : Ennahdha est-elle un mouvement révolutionnaire ?

“Légitimité”, ce mot a été répété des dizaines de fois par les députés à l’Assemblée Constituante depuis l’assassinat Chokri Belaïd. “Défendre la Révolution tunisienne” en mettant à l’écart, politiquement, les anciens responsables du parti dissous RCD, est la mission de la Troïka. Devenu un parti légal depuis mars 2011, Ennahdha est-elle vraiment révolutionnaire ?

La polit-Revue : Chokri Belaïd au panthéon de la gloire

En ces temps d’affliction et de deuil national, une chronique politique parait presque indécente. Mais Chokri Belaïd, qui disait préférer mourir pour ses idées plutôt que de lassitude et de vieillesse, préfèrerait aussi sans doute que continue à s’exprimer une parole libre pour évoquer, à défaut de comprendre, l’ignominie qui l’a fauché en pleine ascension.

Ennahdha : Le grand bluff

Ce qui se passe au pays démontre de la plus belle façon que nous avons affaire à une conception surannée et toute classique de la politique; où le politicien est assoiffé de pouvoir, s’y accrochant bec et ongles, quitte à violer ses propres principes; où la langue de bois est reine et la politique balance entre cynisme et double langage.

La Polit-Revue: L’impasse

Difficile de rendre compte en une chronique de l’état de chaos qui règne sur l’ensemble de la classe politique en Tunisie. Ambiance de fin de règne pour une troïka où les démissions répondent aux menaces de retraits et autres ultimatums, tandis que la violence politique reprend de plus belle en ciblant désormais les meetings de l’ensemble des partis d’opposition.

Pour la constitutionnalisation d’un Haut Conseil de la réforme islamique

Quitte à surprendre mes amis adeptes de la sécularité, je dirais volontiers oui à une pareille constitutionnalisation qui pourrait se révéler être une bonne chose pour le futur de l’islam. Il faut toutefois le faire sous garantie en prenant la peine d’encadrer soigneusement la nature et les objectifs dudit Conseil autour d’un esprit révolutionnaire, non pas conformiste, mais bel et bien réformiste de l’islam.