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Damas, nouvelle Mecque du « clan patriotique arabe »

Damas est devenue la nouvelle Mecque de tout ce que compte en Tunisie de serviteurs zélés de la contre-révolution rampante. Après la délégation de parlementaires avec un contingent important de députés du Front Populaire, qui a tenu à faire la pose au mois de mars avec le bourreau du peuple syrien, voici qu’une délégation nombreuse de la direction de la centrale syndicale, l’UGTT, a tenu à indiquer de quel côté la nouvelle bureaucratie issue du dernier congrès compte s’afficher.

Le difficile combat contre des mentalités anachroniques

Les différents organes de presse, comme la plupart des observateurs et membres de la société civile sont unanimes pour saluer la nouvelle loi organique (qualifiée d’intégrale) relative aux violences faites aux femmes qui vient d’être adoptée à l’unanimité par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) le 26 juillet 2017. On ne peut bien évidemment que joindre notre voix à la leur pour se féliciter de cette nouvelle avancée enregistrée par la Tunisie dans le domaine de la défense et de la consolidation des droits de la femme. Mais, ce faisant et pour garder un minimum de lucidité et ne pas tomber dans une euphorie démesurée, disons tout de suite que les problèmes visés par cette loi (aussi importante et précise soit elle) sont loin d’être définitivement réglés. Car si les lois sont nécessaires et indispensables, elles ne sont hélas jamais suffisantes pour éradiquer les délits et infractions auxquels elles s’attaquent.

Samia Abbou, ce danger pour la transition démocratique

Depuis quelques jours, les gardiens du temple du modernisme ont trouvé une nouvelle idole en la personne de Fadhel Abdelkefi. En effet, depuis l’échange tendu qu’il a eu avec la députée Samia Abbou, nos chers démocrato-modernisto-progressistes ne jurent plus que par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, qui assure également l’intérim à la tête du ministère des Finances.

Retour sur l’entretien accordé par l’Ambassadeur de France à la revue Moyen-Orient

L’ambassadeur de France à Tunis, monsieur Olivier Poivre d’Arvor, a accordé une interview à la revue Moyen-Orient, N°34, Avril-juin 2017, PP 62-65, édité en France par Areion Group. L’entretien a été réalisé par Sébastien Boussois. Certains passages de cette entrevue nous laissent ahuris, pantois ; des propos qui en effet nous interpellent quant à la profonde persistance de l’état d’esprit paternaliste, pour ne pas dire enfantin, puéril et impubère de la diplomatie française ; une conception que nous croyions –naïvement- révolue, caduque.

Autorités locales et régionales : Un sursaut pour l’environnement ?

Les autorités locales et régionales dans plusieurs régions du pays semblent se réveiller d’un seul coup pour « lutter » contre les étalages anarchiques et les occupations illégales de l’espace public (trottoirs, plages). L’on est en droit de se demander comment de telles réactions en chaîne se sont produites en une seule période de temps, alors que nos concitoyens n’ont jamais cessé de dénoncer l’accaparement de l’espace public et appelé de leurs vœux la simple application de la loi ?

Sondages d’opinion, mesures d’audience : le feuilleton n’a que trop duré !

Pour ce premier papier, j’avais l’intention de dresser le bilan du premier mois de l’opération « mains propres » jusqu’à ce qu’un extrait vidéo me fît changer d’avis. Makki Helal, le présentateur vedette du 20h d’Attessia TV, y annonce la fin contrainte du journal télévisé de la chaîne. Le journaliste, peu habitué aux coups d’éclat, imputait l’arrêt du programme phare de la chaîne aux pertes financières dues, selon lui, aux taux d’audiences manipulés par les sociétés de sondages.

100.000 enfants déscolarisés par an en Tunisie, une catastrophe majeure

L’échec scolaire, ou encore la déscolarisation, l’abandon, la déperdition ou le décrochage scolaire, est le fait pour les enfants ou les adolescents entre 6 et 18 ans d’abandonner leurs études scolaires pour une raison quelconque. Les raisons de la déscolarisation sont nombreuses, elles peuvent être sociales, familiales, financières ou personnelles. Ce phénomène a touché, d’après une étude réalisée par Khaled Boughzou, de l’Université de Tunis 1, 100.000 jeunes pour la seule année scolaire 2012/2013. Durant l’année 1984/1985, la déscolarisation n’avait touché que 26.000 jeunes et en 1994/1995, elle avait atteint 57.613 élèves.

Conserver la biodiversité en Tunisie, impératif du développement ou besoin de survie ?

Il est largement temps pour que nous avancions dans la connaissance de notre patrimoine vivant en dehors de son instrumentalisation. Notre vision du vivant se doit de changer, pour une simple raison, c’est que sa présence est indépendante de nous et que son existence même ne s’est pas opérée pour servir un quelconque autre être vivant ou un dessein particulier. Changer cette perception de la vie est un défi majeur à notre conception du monde, pour que notre existence ait son sens en harmonie avec le reste de l’humanité.

La corruption, c’est l’Etat !

Des hommes en armes, des pénitenciers, des carcans bureaucratiques moisis, des appareils répressifs multiformes, des corps parasites et cancéreux jetant leurs tentacules jusqu’aux fins fonds de la misère humaine, tout ceci et bien d’autres illustrations constituent l’Etat dans son essence comme dans sa genèse.

De retour du Far West médiatique, quelques précisions sur une escapade lucide

Il est important aujourd’hui de donner aux citoyens les clés pour comprendre les techniques de manipulation médiatique et je salue l’effort de Nawaat dans ce sens. D’autre part, il est primordial pour les militants de disposer de retours sérieux sur leurs actions afin qu’ils puissent s’améliorer pour mieux combattre « l’ordre établi ». Les présents commentaires s’inscrivent dans le cadre de l’interaction positive avec l’analyse présentée par Walid Besbes ainsi que la clarification de certains points qui me semblent importants.

Le bon, la brute et le truand : De l’improbable survie dans le Far West médiatique

Dans l’imaginaire collectif, la télévision est pour les débats sur les questions politiques ce que le ring est pour le combat entre les boxeurs : Un terrain neutre délimité par un cadre et une intendance clairs avec un arbitre agissant en toute impartialité pour que la vérité éclate à la face du monde. Malgré de nombreuses critiques des médias, cette représentation des débats télévisés reste de rigueur même dans les milieux les plus progressistes et les plus éclairés.

Ces pauvres qui agacent la Tunisie des nantis

Albert Camus disait : « L’homme n’est pas entièrement coupable : il n’a pas commencé l’histoire ; ni tout à fait innocent, puisqu’il la continue ». Battez-vous, mais ne vous trompez pas de combat. Méprisez la misère, non ceux qui la subissent. Et si vous trouvez niais ceux qui compatissent avec la misère des autres, pensez à ceux qui vivent aveuglement dans la névrose du « toujours plus », s’oubliant dans la tourmente qu’exige leur personnage. Existe-t-il un plus grand mépris de soi ?

La Réconciliation économique renaît de ses cendres

La loi sur la réconciliation économique semble inverser les principes mêmes de la justice transitionnelle. Au lieu d’établir la vérité, elle ne pourra que mener à un manque de visibilité sur les personnes et les institutions impliquées pendant des dizaines d’années dans la prédation systématique de l’économie tunisienne. Au lieu de permettre un assainissement des institutions, en identifiant les fonctionnaires corrompus et en les excluant de la fonction publique, elle procurerait une amnistie sans examen préalable de leurs actes individuels, enracinant ainsi la culture de l’impunité dans l’administration tunisienne. Au lieu d’obliger ceux qui ont contribué à la corruption à rendre des comptes, elle permet un rachat de leurs fautes au rabais, ouvrant ainsi la voie à une répétition indéfinie de ce même système.

La biodiversité, un patrimoine commun ?

Au cours des dernières années, nous avons observé avec consternation l’apparition de certaines pratiques qui ne vont que dans le sens de la raréfaction de nombreuses espèces animales (par le braconnage) ou végétales (par la destruction délibérée d’écosystèmes entiers). Il faut rappeler que le chardonneret n’égaie plus nos campagnes et que la tortue marine continue à être chassée et sa viande vendue par des pêcheurs sans scrupules. Certains rapaces sont exhibés dans certaines localités pour des photographies payantes.