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Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes (6)

L’étude de l’évolution des relations tuniso-européennes après la conquête ottomane de Tunis en 1574 -à l’issue d’une âpre lutte avec l’Espagne pour le contrôle de la rive sud de la Méditerranée- revêt une importance particulière dans la mesure où elle correspond à la fin de la dynastie hafside au Maghreb et au partage territorial de cette région désormais constituée de provinces séparées relevant chacune directement de la Sublime Porte.

Slim Chaker à la tête du ministère de la Santé : une nomination irresponsable

Youssef Chahed vient de constituer le dixième gouvernement de la Tunisie postrévolutionnaire. Le renouvellement est constructif, me dira-t-on ! Mais quant il est abusé, le renouvellement devient une aberration, une manipulation, de la poudre aux yeux, principalement en politique, où la langue de bois est un outil essentiel. En atteste la nomination de Slim Chaker à la tête du ministère de la Santé.

La guerre perdue de Youssef Chahed

Lors de son discours belliqueux à l’occasion du vote de confiance à son gouvernement remanié devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le 12 septembre 2017, Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien, a ouvertement déclaré la guerre aux quatre cavaliers de l’apocalypse qui en Tunisie se nomment terrorisme, corruption, chômage et disparités régionales. Malgré ses visibles échecs sur les trois fronts socioéconomiques, et surtout la mise en berne de la lutte anticorruption, il prétend, selon ses dires, qu’avec un simple remaniement, il peut faire de ses ministres « un gouvernement de guerre » capable de reprendre l’initiative stratégique. Mais à y voir de près, l’armée hétéroclite qu’il a levée tient plus d’une fanfare militaire que d’une troupe de combat.

Polémiques Kamel Daoud/Leila Slimani : Décoloniser la littérature des agités du bocal

Le bébé est mort, écrit Slimani dans l’ouverture de sa Chanson douce. Mais qui a tué le môme au juste ? En tous cas, la nounou n’y est pour rien. Ce que se forcent les membres de la confrérie à négliger, par omission et/ou indifférence, c’est que publier un ouvrage dans un idiome français d’Afrique – français du lycée Descartes de Rabat ou du Quotidien d’Oran – ne signifie pas promettre une allégeance éternelle et inconditionnelle à une hégémonie idéologique francophone, dominant et hantant le fantasme d’une identité culturelle. Trahir pour écrire, d’accord, mais trahir soi-même et le monde pour rester fidèle au texte – le texte n’est-il pas le monde de l’écrivain ?

« Tunisie Insoumise ! » : Appel pour un mouvement alternatif lors des élections municipales

En ce 17 décembre 2017, ce sera la sixième année de notre révolution. Il a fallu attendre six années pour qu’enfin adviennent les premières élections municipales de la nouvelle ère. Et les voici reportée à une date inconnue. Entre-temps, nous avons eu l’élection de la Constituante et son gouvernement et président provisoire ainsi que les premières élections présidentielles et législatives post-nouvelle Constitution. Les premières élections municipales libres sont prévues pour 2018. Une occasion de stopper le règne de la médiocratie.

Héritage : Au-delà de l’égalité, pourquoi pas la taxation ?

Notre nonagénaire de président, Si’l Beji, profita de la torpeur de l’été pour jeter un pavé dans la mare autour de questions dont sont friands les sites d’info-divertissement et autres réseaux sociaux et leurs pièges à clics. A propos de la question de l’héritage, n’est-il pas venu le temps de poser, non pas la question de « l’égalité » devant ce qui semble, indéniablement, être un déni de justice, mais la « taxation » de ce dernier ? Voilà les termes d’un débat qui peut rendre un peu de justice redistributive.

Enfants ruraux, encore une rentrée qui s’annonce difficile !

Il est indéniable que l’école continue à jouer un rôle central dans la vie de toute famille de ce pays, et de la société en globalité. Malgré le flétrissement continu de son image depuis une vingtaine d’années, elle demeure tout au moins l’espoir de tous ceux qui ne disposent de rien pour vaincre les difficultés de la vie et espérer un mieux-être dans l’avenir… Ce texte est un plaidoyer pour l’école publique malgré tous les efforts -conscients ou pas- pour la mettre au plat et vanter les avantages du privé pour une société supposée intégrée dans une économie mondialisée.

Gouvernement Chahed II : Bis repetita

La trouvaille du « gouvernement de consensus national » présidé par Habib Essid, puis celle du « gouvernement d’union nationale » du fringant Chahed ont suivi le gouvernement de « technocrates » sous la férule d’un « expert » tout droit parachuté par les « pétroliers », Mehdi Jomaa. Leurs échecs ont l’avantage de clore les bavardages sur les possibles colmatages du système.

Les tortues en Tunisie, pour quand une protection effective ?

Dans le présent papier, nous passons en revue l’état de conservation des différentes espèces de tortues vivant en Tunisie (espèces d’eau douce, marines et terrestre). Nous nous arrêtons sur les différentes menaces pesant sur les différentes populations de ces espèces et enfin nous plaidons pour une meilleure conservation de celles parmi elles qui sont sous différentes formes de pression.

L’arabe dialectal tunisien s’achemine vers la créolisation

Une vidéo de Nawaat dans laquelle une pharmacienne de Tataouine s’exprime à propos du mouvement de protestation d’El Kamour constitue un excellent échantillon sur le processus de décomposition de l’arabe dialectal tunisien. Il s’agit d’une évolution dramatique, à mon sens, du parler tunisien qui se dirige immanquablement vers la créolisation, c’est à dire un langage où se mélange sans harmonie aucune, deux langues, en l’occurrence, le parler tunisien tel qu’il était pratiqué par nos aïeuls jusqu’à la fin des années 1970, illustré à merveille par le compteur populaire feu Abdelaziz El-Eroui, et le français.

Damas, nouvelle Mecque du « clan patriotique arabe »

Damas est devenue la nouvelle Mecque de tout ce que compte en Tunisie de serviteurs zélés de la contre-révolution rampante. Après la délégation de parlementaires avec un contingent important de députés du Front Populaire, qui a tenu à faire la pose au mois de mars avec le bourreau du peuple syrien, voici qu’une délégation nombreuse de la direction de la centrale syndicale, l’UGTT, a tenu à indiquer de quel côté la nouvelle bureaucratie issue du dernier congrès compte s’afficher.

Le difficile combat contre des mentalités anachroniques

Les différents organes de presse, comme la plupart des observateurs et membres de la société civile sont unanimes pour saluer la nouvelle loi organique (qualifiée d’intégrale) relative aux violences faites aux femmes qui vient d’être adoptée à l’unanimité par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) le 26 juillet 2017. On ne peut bien évidemment que joindre notre voix à la leur pour se féliciter de cette nouvelle avancée enregistrée par la Tunisie dans le domaine de la défense et de la consolidation des droits de la femme. Mais, ce faisant et pour garder un minimum de lucidité et ne pas tomber dans une euphorie démesurée, disons tout de suite que les problèmes visés par cette loi (aussi importante et précise soit elle) sont loin d’être définitivement réglés. Car si les lois sont nécessaires et indispensables, elles ne sont hélas jamais suffisantes pour éradiquer les délits et infractions auxquels elles s’attaquent.

Samia Abbou, ce danger pour la transition démocratique

Depuis quelques jours, les gardiens du temple du modernisme ont trouvé une nouvelle idole en la personne de Fadhel Abdelkefi. En effet, depuis l’échange tendu qu’il a eu avec la députée Samia Abbou, nos chers démocrato-modernisto-progressistes ne jurent plus que par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, qui assure également l’intérim à la tête du ministère des Finances.

Retour sur l’entretien accordé par l’Ambassadeur de France à la revue Moyen-Orient

L’ambassadeur de France à Tunis, monsieur Olivier Poivre d’Arvor, a accordé une interview à la revue Moyen-Orient, N°34, Avril-juin 2017, PP 62-65, édité en France par Areion Group. L’entretien a été réalisé par Sébastien Boussois. Certains passages de cette entrevue nous laissent ahuris, pantois ; des propos qui en effet nous interpellent quant à la profonde persistance de l’état d’esprit paternaliste, pour ne pas dire enfantin, puéril et impubère de la diplomatie française ; une conception que nous croyions –naïvement- révolue, caduque.

Autorités locales et régionales : Un sursaut pour l’environnement ?

Les autorités locales et régionales dans plusieurs régions du pays semblent se réveiller d’un seul coup pour « lutter » contre les étalages anarchiques et les occupations illégales de l’espace public (trottoirs, plages). L’on est en droit de se demander comment de telles réactions en chaîne se sont produites en une seule période de temps, alors que nos concitoyens n’ont jamais cessé de dénoncer l’accaparement de l’espace public et appelé de leurs vœux la simple application de la loi ?