Blogs 2554

« Barg Ellil » de Béchir Khraïef : expérimenter les limites de la traduction

La traduction du roman de Béchir Khraïef assurée par Samia Kassab-Charfi, serait une illustration de ce concept de Weltlïteratur, « littérature mondiale », apparu chez les romantiques allemands, et «auquel Goethe a donné ses titres de noblesse». L’une des notions qui font valoir la toute-puissance de la traduction est en fait cette espèce de rapport que l’on entretient avec l’étrangeté et l’altérité.

جدلية الفرص والهوامش : مجموعة الامتيازات ضد المهمشين

ماهو القاسم المشترك بين كل المواطنين الذين رأوا في أستاذ جامعي مساعد رمزا لهم فانتخبوه؟ وماهو القاسم المشترك بين كل الذين صوتوا للرئيس ترامب والحال أنه ليس أكثر المترشحين دفاعا على طبقاتهم؟ وماهو العامل الجامع بين كل الأوكرانيين الذين وجدوا ضالتهم في ممثل فكاهي يتقمص دور أستاذ تاريخ؟ الأكيد أن العالم يعيش ظاهرة جديدة تغير السائد في الانتخابات والحياة السياسية.

De la fin de la république de Weimar au Coup de force de Saied en Tunisie

Dans l’Allemagne des années 30 comme en Tunisie aujourd’hui, les fossoyeurs de la démocratie parviennent au pouvoir par les canaux démocratiques légaux prévus par la constitution. Si la comparaison interdit tout amalgame entre le régime nazi et le régime autocratique tunisien, ce dernier comporte cependant des relents fascisants. De fait, dans les deux pays, une expérience démocratique chaotique est stoppée, paradoxalement par « entrisme » démocratique.

Dette extérieure de la Tunisie : de la résilience à l’agonie

La dette extérieure, inlassablement présentée à tort comme unique voie de salut à la Tunisie, s’est révélée être un frein au développement économique de la Tunisie et une perte de souveraineté. Cette rétrospective tente d’apporter un éclairage sur les nouveaux défis que notre pays doit relever pour bâtir l’avenir des générations futures, dans un contexte de mutations géopolitiques et économiques mondiales et face aux enjeux écologiques, énergétiques, technologiques des prochaines décennies.

Subsahariens & xénophobie tunisienne: les leçons oubliées de Memmi et Fanon

Inutile de revenir sur tous les événements qui ont récemment secoué la société tunisienne ni les avions affrétés pour évacuer les citoyens subsahariens partis en trombe après une série d’agressions, d’expulsions et d’arrestations avalisées par nul autre que le président de la République, deuxième président élu au suffrage universel au pays du jasmin fané. Le propos vise plutôt à avoir une vue macroscopique sur la xénophobie de nos compatriotes.

Kais Saied, totalitarisme et « grand remplacement »

Je n’aurais jamais cru qu’en mon pays, un jour, on raflerait des familles entières sur la seule base de leur couleur de peau ! Je n’aurais jamais pensé qu’un jour en mon pays on interdirait les transports en commun aux personnes originaires d’Afrique sub-saharienne ! Je n’aurais jamais cru que mon pays traiterait des frères africains comme ceux-ci le furent sous l‘apartheid en Afrique du sud !

Cinéma : «Ashkal» de Y. Chebbi, de la spectralité à la «plasticité» du feu

Ces immolations répétitives jusqu’à l’immolation finale de la multitude ne sont que le retour du spectre refoulé, celui de Bouazizi et de tout ce qu’il représente comme aspiration à la justice. Sa figure nous hantera et nous continuerons à nous immoler indéfiniment sans pouvoir faire notre deuil tant que le corps de notre Histoire reste malade et en manque de justice.

أفارقة جنوب الصحراء: الرئيس يخلق عدوا جديدا

في مساء 21 فيفري الجاري، أطلت علينا صفحة رئاسة الجمهورية ببيان أثار ردود أفعال كثيرة. يلخّص البيان أهم ما تم تداوله في اجتماع مجلس الأمن القومي، الذي عقد عشية نفس اليوم، والّذي عادة ما يجتمع لمناقشة قضايا حساسة تتعلق بأمن البلاد، بطلب من الرئيس. هذه المرة، تعلّق الأمر المهمّ والمهدّد لأمن البلاد بوجود الأفارقة من جنوب الصحراء في تونس.

Sous surveillance : Témoignage d’une migrante du Sud global en Tunisie

Le 2 juin 2022, trois policiers en civil ont frappé à ma porte dans le quartier de Bab Souika, à Tunis. Ils m’ont demandé de les suivre au poste de police local sans me fournir de raison. A mon arrivée au commissariat, on m’a retiré mon passeport indien et la carte de séjour provisoire que j’avais sur moi. On m’a informée que l’objet de ma convocation était un tweet que j’avais publié la veille.

Under Surveillance: Testimony from a Global South migrant in Tunisia

On 2 June 2022, three police officers in civilian clothes knocked on my door in the Bab Souika neighborhood of Tunis, and asked me to follow them to the local police station without providing any reason. Upon my arrival at the station, my Indian passport and the temporary residence permit (carte de séjour provisoire) that I had carried with me were taken away. I was informed that the subject of my summons was a tweet I had published the day before.

شهادة لمراسل جريدة ”الأهرام“ المصرية السابق عن انتخابات تونس

هذه هي المرة الثانية التي أتخلف فيها عن متابعة الاستحقاقات الانتخابية العامة بتونس بعد ثورة 17 ديسمبر 2010/14 جانفي 2011 عن قرب ومن الميدان وعلى الأرض. في المرة الأولى حال بيني وبين استفتاء 25 جويلية على الدستور الجديد امتناع السفارة التونسية بالقاهرة عن الاستجابة لطلب تأشيرة دخول تقدمت به يوم 13 جوان 2022. وحتى اليوم لا رد على الطلب، وظلت الرسائل الإلكترونية التي كتبتها لسعادة السفير وجهود النقابة الوطنية للصحفيين التونسيين لدى الجهات المختصة بتونس العاصمة لا تنفع ولا تشفع. ولا تفسير ولا أسباب لهذا الانتهاك للحق في التنقل ولعرقلة العمل الصحفي والوصول إلى المعلومات.

L’Etat national Tunisien confronté à l’Eurafrique

Rares sont les évènements historiques qui ont autant que la révolution tunisienne eu un impact aussi sensible, aussi rapide, et aussi retentissant sur le cours des évènements au Maghreb et dans le monde arabe. Mais les pays occidentaux se sont rapidement déployés pour reprendre le contrôle des évènements et les orienter, voire les instrumentaliser en fonction de leurs intérêts bien compris.

Écriture indienne au féminin : l’intimisme au service de l’anti-hégémonie

L’Inde au croisement de diverses hégémonies et conflits internes qui régulent son quotidien est critiquée par ces écrivaines qui dénoncent cependant, tout autant, un Occident basé sur une modernité hégémonique et dévastatrice, un occident qui traite souvent les pays du Sud soit d’une manière kitch, profondément orientaliste, soit directement dénigrante et ne mettant en exergue que ses problèmes, sans chercher à en exposer les causes.