En 2013, la famille Abassi s’installait au centre de la Tunisie, dans une zone semi-aride, pour y pratiquer la permaculture. Entre petites victoires et déceptions, quel bilan 10 ans plus tard ? Reportage.

En 2013, la famille Abassi s’installait au centre de la Tunisie, dans une zone semi-aride, pour y pratiquer la permaculture. Entre petites victoires et déceptions, quel bilan 10 ans plus tard ? Reportage.
A l’entrée des grandes surfaces, devant les mosquées, trainant un carnet de soin et un paquet de papiers mouchoirs, les mendiants sont de plus en plus visibles dans la rue à Tunis. Il s’agit d’ « une professionnalisation de la mendicité », explique un responsable ministériel. Dans son sillage, des cas de traite. Mais elle témoigne aussi de la paupérisation croissante de la population.
Depuis 2021, la Tunisie vit une situation paradoxale : jamais l’État de droit n’a autant été mis à mal que sous le règne d’un enseignant de droit constitutionnel. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle inscrit dans la mémoire collective toute une série de dangereux précédents.
Jamais un président tunisien n’a été confronté, comme l’est Kais Saïed, à l’étalage sur la place publique de son état de santé. Cette épreuve a commencé dès l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle. Après s’être abstenu de commenter les rumeurs sur sa santé, notamment mentale, le chef de l’Etat vient pour la première fois de répondre à celles suscitées par son absence de fin mars-début avril 2023.
Chaque mois, plus d’une femme en moyenne, est assassinée par son partenaire en Tunisie. Lors du premier trimestre de l’année 2023, 9 féminicides ont été recensés. A chaque fois, ces meurtres engendrent une mobilisation aussi bien de la part des féministes que de l’Etat. Des victimes vite oubliées en attendant d’autres.
Dans le contexte du changement climatique, l’agroforesterie offre des pistes intéressantes pour un pays comme la Tunisie. Mais cette approche pâtit chez nous de son faible enracinement. Et le choix des espèces à planter est décisif.
Depuis les déclarations présidentielles hostiles aux injonctions du FMI, la question des alternatives économiques pour sortir de la crise s’invite dans le débat public. La lutte est âpre entre les adeptes des classiques « ajustements structurels » et les partisans de la pensée magique.
La ministre de la Culture Hayet Guettat Guermazi s’est voulue rassurante. Mais dans les faits, la réputation des JCC est en train d’être massacrée. Et il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour réparer le mal qui a été causé.
Dans l’Allemagne des années 30 comme en Tunisie aujourd’hui, les fossoyeurs de la démocratie parviennent au pouvoir par les canaux démocratiques légaux prévus par la constitution. Si la comparaison interdit tout amalgame entre le régime nazi et le régime autocratique tunisien, ce dernier comporte cependant des relents fascisants. De fait, dans les deux pays, une expérience démocratique chaotique est stoppée, paradoxalement par « entrisme » démocratique.
« Fallujah » est un phénomène chez les ados. Sur les réseaux sociaux, les chiffres explosent. Des lycéens s’expriment et laissent entrapercevoir une nouvelle échelle de valeur. Le sociologue Mohamed Jouili décrypte les secrets d’un tel engouement.
Depuis le 25 juillet, Kais Saied gouverne le pays à coup de décrets. En s’accaparant tous les pouvoirs, Saied s’est érigé en législateur, priorisant, à sa guise, les domaines d’intervention de l’Etat. Un rapport de l’association de défense des libertés individuelles (ADLI) démontre que sa politique a été très peu orientée vers les préoccupations des Tunisiens.
La consommation du cannabis ou encore des psychotropes chez les lycéens a plus que doublé entre 2013 et 2021. L’usage de certaines drogues se féminise et attire des consommateurs de plus en plus jeunes. Tandis que l’Etat ferme les yeux.
Les récentes déclarations de hauts responsables occidentaux, à l’instar de Giorgia Meloni et d’Emmanuel Macron ainsi que la multiplication des contacts avec Doha relativisent les aspirations de rupture formulées par les partisans du pouvoir en place. Focus sur la géopolitique Saiedienne.
La dette extérieure, inlassablement présentée à tort comme unique voie de salut à la Tunisie, s’est révélée être un frein au développement économique de la Tunisie et une perte de souveraineté. Cette rétrospective tente d’apporter un éclairage sur les nouveaux défis que notre pays doit relever pour bâtir l’avenir des générations futures, dans un contexte de mutations géopolitiques et économiques mondiales et face aux enjeux écologiques, énergétiques, technologiques des prochaines décennies.
Certaines œuvres artistiques et littéraires sont indémodables, à tel point qu’elles ont le pouvoir de ressurgir avec une insolence salutaire dans l’actualité. C’est le cas de Barg Ellil de Béchir Khraïef, roman de 1960 dont le personnage principal est un esclave d’Afrique centrale, et dont la traduction française par Samia Kassab Charfi vient de paraitre chez Sud Editions.
Si la tradition fait que la programmation des chaînes tv privilégie le divertissement durant ramadan, cette exception lors du mois saint est devenue la règle tout au long de l’année. Les chaînes tv délaissent les émissions politiques. La « News fatigue » s’empare des Tunisiens. Et le placement de produits est plus facile ailleurs que dans les émissions politiques.
Le cinéma tunisien a connu une décennie miraculeuse. Mais en dépit des résultats inespérés, le ministère de la Culture choisit l’austérité plutôt que l’investissement, le contrôle plutôt que la régulation. Et les salles obscures se ferment.
Le nombre d’enfants sur les réseaux sociaux a explosé ces dernières années. Face aux écrans, ils sont de plus en plus nombreux à être abandonnés à leur sort, exposés à toutes sortes de violences, dont ils sont à la fois les auteurs et les victimes.