Migration 117

Sfax-Kerkennah : Avant-poste d’une Tunisie garde-frontière de l’Europe

Depuis quelques années, l’entrée à l’archipel de Kerkennah a été refusée à de nombreux Tunisiens. Et depuis quelques mois, particulièrement après le 25 juillet 2021, le nombre de citoyens interdits de monter à bord du ferry en partance de Sfax a connu une hausse importante. Point de départ pour les migrants irréguliers, les îles de Kerkennah sont sous surveillance policière. Une mesure anticonstitutionnelle improvisée par les autorités tunisiennes appelées à faire le garde-frontière de l’Europe. Désormais, notre police tient même des avant postes.

Nawaat 360° – Episode #2 – Maelle Alicia

Maelle Alicia a 6 ans. Née de parents ivoiriens peu après leur migration en Tunisie, elle parle l’Arabe dialectal tunisien alors que ses parents ne le comprennent même pas. Après une décennie d’affluence subsaharienne en Tunisie dans le but de migrer vers l’Italie, de nombreux ressortissants des pays de l’Afrique de l’Ouest, surtout de la Côté d’Ivoire, ont fini par s’installer parmi nous. Un choix difficile aux conséquences importantes. Immersion dans le quotidien de cette famille.

Migration irrégulière, un projet désormais familial.

Les vagues migratoires coïncident souvent avec l’échec des mouvements sociaux. Un rapport note un pic de la migration clandestine concomitant avec les échecs des mouvements contestataires dans le bassin minier de Gafsa ou à Tataouine. « La migration irrégulière est devenue une forme de contestation collective », souligne le sociologue Khaled Tababi. Et cette contestation se féminise.

Confinement : La détresse des migrants subsahariens en Tunisie

Ils sont 4200 demandeurs d’asile en Tunisie et 7000 étudiants originaires d’Afrique subsaharienne, selon les chiffres officiels de l’Observatoire national de la migration. Depuis le début du confinement, beaucoup de ces migrants déclarés ou clandestins sont dans une situation d’extrême précarité. Plusieurs témoignages ont été relayés sur les réseaux sociaux pour alerter sur la vulnérabilité de ces personnes incapables de payer leur loyer et de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.

Drame ivoirien entre une Libye en guerre et une Tunisie désengagée

« Le système des Nations Unies […] appelle à un transfert de ces personnes vers un lieu sûr en Tunisie dans les meilleurs délais », peut-on lire dans un communiqué conjoint des agences onusiennes publié mercredi 7 août. Tombée dimanche, l’information sur un groupe de 36 migrants ivoiriens transférés par les autorités tunisiennes de Sfax au désert, près de la frontière tuniso-libyennes et laissés-pour-compte, vient alimenter les inquiétudes quant au traitement accordé par la Tunisie aux migrants subsahariens, de plus en plus désengagé et inhumain.

«Équilibre instable» de Kamel Moussa: portraits d’une désillusion

Ce qui distingue « Équilibre instable », le premier livre de photographies de Kamel Moussa (Éditions Le Bec en l’air, Marseille et Arp2 Editions, Bruxelles, 2019), ce n’est pas seulement sa volonté assumée de faire pièce aux images bruyantes de la révolution. C’est surtout le regard de proche en proche qu’il engage pour articuler quelque chose de socialement engagé, autour d’une jeunesse tunisienne aux ailes coupées.

Deena Abdelwahed : Ovni musical pour défaire les clichés identitaires

Encensée par la presse européenne, Deena Abdelwahed a connu une montée fulgurante depuis qu’elle s’est installée en France il y a presque 4 ans. Entre djing et compositions originales, cette artiste issue de la scène alternative tunisienne sillonne les clubs européens les mieux réputés et vient de sortir son premier album « Khonnar » en novembre 2018, après un premier EP « Klabb » en mars 2017 sous le label français de musique électronique InFiné. Sa démarche expérimentale, sa situation de migrante et son statut de femme artiste arabe suscitent notre curiosité. Nawaat l’a rencontré à Tunis quand elle est venue clôturer le festival Tashweesh, le 8 décembre, à l’invitation de l’association Chouf et l’institut Goethe.