Fruit d’une résidence de création de trois mois, « Cypher » de Ridha Tlili sismographie chutes et efforts de redressement d’une jeunesse aux ailes coupées, avec cinq jeunes b-boys de Sidi Bouzid. Le spectacle, dont l’avant-première a eu lieu le 9 février 2020 au Théâtre Al Hamra, marie projection documentaire et écriture chorégraphique. Reportage*.
Cinéma : «L’Homme qui a vendu sa peau», épater la galerie
Sans minimiser la dextérité de son écriture scénaristique et visuelle, L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania laisse l’impression d’un tour de passe-passe avec les problèmes de l’air du temps, où elle garde ses distances de guetteuse sur ses compères. Le film a été shortlisté aux Oscars 2021 dans la catégorie Meilleur film international.
Magistrats en Tunisie : Pourquoi si conservateurs, si autoritaristes ?
Accusés de clientélisme, de corruption, de traditionalisme, les magistrats tunisiens sont constamment sous le feu des critiques, même après la révolution. Ce pouvoir qui appelle à être réformé est gangrené de l’intérieur. En cause, une formation lacunaire faisant perdurer des pratiques arriérées.
En Tunisie, la police fouille même les comptes Facebook
Plus de 1500 personnes dont environ 500 mineurs ont été arrêtées depuis janvier 2021, en marge des mouvements de protestation contre le système politique et économique en place. Hormis les arrestations arbitraires, les téléphones des manifestants ont été confisqués et leurs données violées par les agents de police.
Racisme en Tunisie: «Kafteji el wisfen », quand les mots cachent des maux
Des tote bags intitulés « Kafteji el wissfen » dans une exposition à Tunis ont provoqué un tollé. La question de la banalisation du racisme en Tunisie a refait surface. L’une des organisatrices de l’exposition dément toute intention raciste, notant que cette dénomination fait partie intégrante de notre culture. D’où la question : comment composer avec cet héritage culturel peu reluisant ?
Tunisie. Régime des partis ou vicissitudes du régime parlementaire
Présenté souvent comme un des systèmes les plus démocratiques du monde, le régime parlementaire ne manque toutefois pas de complications, ni même d’inconvénients. Les innombrables et imprévisibles bouleversements auxquels il peut donner lieu ont toujours suscité beaucoup de controverses. Le fait qu’il permette une représentativité démocratique du corps électoral d’une société et qu’il assure une organisation équilibrée des organes du pouvoir, ne l’empêche pas en pratique de présenter un grand risque d’instabilité gouvernementale et politique. S’il ne pose aucun problème en Angleterre, les exemples de ses vicissitudes dans d’autres pays ne manquent pas, à commencer par celui de la tristement célèbre 4ème République en France.
République, la mal-aimée!
Quand la République est proclamée le 25 juillet 1957 et Habib Bourguiba élu par la 1ère Constituante premier président bien avant l’adoption de la Constitution en 1959, l’intention et l’esprit des dirigeants sont de donner naissance à un système politique républicain conférant le mandat du chef de l’Etat au «combattant suprême» devenu le détenteur quasi exclusif du pouvoir dans le pays. La 1ère République se dressait contre la monarchie et sera désormais le régime du nouvel Etat indépendant. Mais le peuple « qui a atteint, selon Bourguiba, un degré de maturité suffisant pour assumer la gestion de ses propres affaires » devra être guidé dans ses choix par le « zaïm », devenu « raïs », libérateur du pays et père de la Nation. La démocratie attendra.
Convergence des luttes : congruence, solidarité et conscience possible
Les derniers mouvements sociaux dans le pays ont permis à un débat vieux comme le monde de resurgir : celui de la convergence des luttes et donc de la configuration des groupes sociaux en présence. L’idée, en substance, est la suivante : les jeunes des classes moyennes seraient très récemment venus se greffer sur les mouvements sociaux initiés par les jeunes des classes populaires. S’en serait suivie une forme de récupération de ces luttes et de ce qu’elles ont pu capitaliser en termes d’opposition au pouvoir central et de lutte pied à pied contre lui et ainsi, une dévitalisation de la lutte politique comprise essentiellement comme décrédibilisation.
Inceste en Tunisie : un mal bien enfoui
Vient de paraitre chez Cérès éditions «Les siestes du grand-père : récit d’inceste» de Monia Ben Jemia, juriste et ancienne présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD). Ce roman brise un tabou parmi les plus enfouis de la société tunisienne. Nawaat l’a lu et est parti à la rencontre de son auteure et de Marwa, une jeune fille victime d’inceste ainsi que les psychiatres Ahlem Belhaj et Zied Choubani.
Droit d’asile en Tunisie : gravé dans la Constitution, méprisé par les lois
Les demandeurs d’asile sont de plus en plus nombreux en Tunisie. En absence d’un cadre juridique garantissant leurs droits élémentaires, ils restent vulnérables et dépendants du bon vouloir des organismes de la société civile et de l’éventuelle bienveillance des Tunisiens. Pourtant, la Constitution accorde le droit d’asile politique dans son article 26.
Les connexions américaines d’Olfa Hamdi
Olfa Hamdi défraye la chronique depuis sa nomination à la tête de Tunisair, le 4 janvier dernier. Remise en question de ses compétences, large indignation suite à ses apparitions médiatiques et critiques acerbes de ses décisions, les premières semaines de Hamdi à Tunisair ont été semées d’embuches. Et les révélations de Foreign Lobby Report, site couvrant l’actualité du lobbying aux Etats-Unis, risquent de rendre les choses encore plus compliquées pour Olfa Hamdi.
Retour à un état policier en Tunisie ?
« Il n’y a pas de gouvernement, pas d’État, nous sommes l’État. » Ces mots glaçants d’un policier, lors d’un sit-in dans la ville de Sfax le 2 février, en disent long sur la dangereuse tournure que prennent les événements en Tunisie ces dernières semaines. Les récentes émeutes accroissent les risques d’un retour à un état policier après des années de transition démocratique épineuse, qui n’a pas permis de mettre un terme aux atteintes aux droits humains commises par les services de sécurité ni à l’impunité endémique dont ils bénéficient.
Contestations : les militants Queers en première ligne
« Queers et intersexes défendront les revendications sociales et économiques des Tunisiens. Même si à cause de leurs différences, l’Etat ne les considère pas comme des humains », clame Damino. « Notre présence dans les manifestations est le résultat d’un processus entamé depuis 2011 », précise Firas.
Cinéma : « La fuite » de Ghazi Zaghbani, revue à la baise
Bien qu’il évite de situer le curseur moral d’un côté comme de l’autre, le dilemme de « La fuite » entre un jeune salafiste et une prostituée sacrifie ses prémisses formelles sur l’autel des sujets de société encombrants. Ce film est actuellement en salles.
Amendement de la Loi 52 : un bilan controversé
La récente condamnation de trois jeunes à 30 ans de prison en application de la loi 52 sur les stupéfiants a fait polémique. Le débat est relancé sur le caractère liberticide de la loi et sur le sort des consommateurs parti en fumée pour un joint. Collectifs et associations sont de nouveau montés au créneau pour appeler à la dépénalisation et la décriminalisation de la consommation des drogues. Longtemps revendiquée, cette demande est toujours l’otage des atermoiements politiques. En 2017, la loi a été assouplie mais qu’en est-t-il de la pratique ? Quel changement a été opéré depuis ?
Droits des générations futures: Pas prioritaires selon le Parlement tunisien
La Constitution de 2014 a prévu dans ses dispositions la création d’une instance de développement durable et des droits des générations futures. Cette instance a subi le même sort que les précédentes : elle n’est toujours pas à l’ordre du jour parlementaire.
Sept ans après son adoption : La Constitution malmenée
La question de l’absence de la Cour constitutionnelle s’est posée après la dégradation de l’état de santé de l’ancien président Béji Caid Essebsi. Le même problème se pose aujourd’hui, concernant la prestation de serment des nouveaux ministres devant le président de la République. Tandis que d’autres instances constitutionnelles semblent avoir été reléguées aux oubliettes.
Dix ans de révolution et de transition : un deuxième souffle ?
L’anniversaire de la Révolution cette année, affecté par l’absence des festivités habituelles sur l’avenue Habib Bourguiba à cause du confinement général de quatre jours décidé par le gouvernement, a été malgré cela marqué par des émeutes des jeunes de quartiers très révélatrices et donnant écho à un cri de colère retentissant. Des jeunes, et parfois des mineurs, se sont ainsi rassemblés dans des différents quartiers, pour exprimer leur ras-le-bol et entrer en confrontation avec la police.