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Kais Saied, la solitude de tous les dangers

Le président de la République est plus que jamais un homme seul, avec le poids de l’Histoire sur les épaules, et la discrète compagnie des eucalyptus séculaires de Carthage. Un rapport direct s’est établi avec le peuple, qui a applaudi cette opération de nettoyage radical des institutions. Mais quand je vois un peuple croire dans les pouvoirs thaumaturgiques d’un homme seul, je vois le danger se profiler à l’horizon. Au-delà des facteurs qui ont mené à cette crise, au-delà de la faiblesse de l’engagement civil des partis politiques, un homme seul est plus exposé aux fautes et aux chantages.

Quelques réflexions en marge du 25 juillet

Dans cette configuration, inviter à la vigilance relève au mieux du vœu pieux, au pire de la naïveté. Penser que la société civile peut se dresser efficacement contre un pouvoir qui viendrait, au sens chimique c’est-à-dire intransitif du terme, se révéler avec le temps, c’est avoir une bien piètre connaissance de notre passé récent. Les acteurs s’inscrivent dans la dynamique historique où, très souvent, l’occasion fait le larron.

La Tunisie, entre espoir et vigilance

En période de changement révolutionnaire, les premières mesures prises sont généralement en contradiction avec les textes de lois en vigueur. Ce qui s’est passé, en Tunisie-même, fin 2010 – début 2011, n’était pas du tout conforme à la Constitution de 1959. Et pourtant, nous l’avions tous applaudi, car il s’agissait d’un mouvement de révolte populaire et légitime face à un ordre établi qui ne correspondait plus aux aspirations du peuple. Alors, aujourd’hui, ne pourrait-on pas dire qu’on est dans une situation comparable à celle de 2011 ? Ne pourrait-on pas entendre et prendre en considération les cris de colère des foules qui ont manifesté toute la journée du 25 juillet dernier et même avant?

Rigidités constitutionnalistes & secret de polichinelle démocratique

Beaucoup de nos juristes les plus éminents n’ont aucun doute quant au caractère putschiste de la décision du président Kais Saied de suspendre le parlement. Et techniquement, ils ont des arguments solides. Saied pour sa part s’est basé sur l’article 80 de la constitution qui permet «l’état d’exception en cas de péril imminent» et on peut très bien argumenter qu’un gouvernement et un parlement qui laissent mourir 18000 tunisiens en un an et demi sont un péril déjà en place.

Coup d’Etat ou coup d’Eclat en Tunisie ?

Le coup d’Etat est défini comme un renversement du pouvoir par une personne investie d’une autorité d’une façon illégale et souvent brutale. Le putsch est un coup d’Etat réalisé par la force des armes. Le coup d’Etat se distingue d’une révolution en ce que celle-ci est populaire.

Crise du système de santé tunisien : Défaillances et voies de sortie (I)

Le système de santé tunisien présente un rendement décroissant depuis les années 90. Actuellement, il traverse une crise grave et durable dont les manifestations sont de plus fréquentes et visibles. L’épidémie SARS – COV 2 communément appelé COVID a brutalement dévoilé les défaillances préexistantes mettant ainsi à nu les limites, l’archaïsme et les blocages du système de santé.

Les « welja », une agriculture littorale de conservation vouée à la disparition

Ces superficies cultivées dans des zones aujourd’hui touristiques sont réduites. La faible production est surtout destinée à la consommation familiale. Le surplus est parfois vendu sur les marchés locaux. Aucun produit chimique n’est utilisé dans ces cultures réellement biologiques. Mais cette activité au bord de la mer est vouée à la disparition. Gare à l’appétit des opérateurs touristiques.

Réforme du statut des universitaires en Tunisie, un projet qui fait polémique !

La réforme du statut des universitaires, annoncée depuis des années, vient de voir le jour à travers un texte élaboré par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le document est actuellement débattu au sein des établissements et des structures académiques. L’élaboration de ce document a été attribuée au « Comité proposé par le Conseil des Universités », réuni le 8 janvier 2021. Une structure dont la composition, les membres et leurs qualifications respectives n’ont pas été révélés. Le présent texte est une invitation au débat public sur le sujet.

Genèses et «sorties des religions», entre passé et présent

Le dernier livre de Hichem Djaït, «Penser l’Histoire, penser la Religion», permet de décentrer le regard en offrant l’opportunité de s’émanciper définitivement de ce tropisme intellectuel qu’est devenu le concept d’islam mêlé à toutes les sauces. L’occasion de découvrir, par-delà l’univers identitaire étroit, d’autres religions, civilisations et mondes en ébullition. Lecture.

La France confrontée à son héritage colonial en Tunisie

La Tunisie est revenue à une situation comparable à celle qui prévalait au lendemain de l’indépendance. Tout le dispositif législatif était alors conçu afin de favoriser la mainmise française et européenne sur les pans les plus lucratifs de l’économie. Par leurs ingérences, la France et l’UE se sont particulièrement investies dans ce processus notamment lors des échéances électorales.

Du devoir de protéger les minorités en Tunisie

Nourri du conservatisme majoritaire, l’appareil administratif de l’État continue à bafouer dans une relative indifférence les droits les plus élémentaires des minorités sur la base de textes juridiques obsolètes. Sous prétexte que l’État se doit avant tout de préserver la société des écarts portant atteinte à son équilibre, les libertés individuelles sont foulées aux pieds.

L’ISIE, un marqueur de la post-révolution

L’ISIE a marqué les dix dernières années de la Tunisie pour avoir piloté pas moins de six élections majeures (une constituante, deux scrutins présidentiels et législatifs, et une élection municipale) qui ont transformé le paysage politique et institutionnel tunisien. Sans parler des opérations que cette institution a été appelée à organiser comme, par exemple, l’élection des membres du Haut Conseil de la magistrature. Elle demeure un sujet d’actualité dès lors qu’on évoque de façon récurrente l’hypothèse d’élections anticipées tant l’instabilité gouvernementale imprègne le climat général du pays.